Je suis pressé d'être ce soir, que ma semaine soit finie, que le week end commence.
Tellement pressé que j'anticipe en y pensant alors que je devrais être en train de travailler pour avoir le sentiment de le mériter. Un après midi de détente au bureau, des choses à faire mais aucune urgence, tout sera repoussé au sur-sur-lendemain, la procrastination au carré.
Pressé parce que cette soirée va surement se terminer en boite.
Ressentir cette mélancolie désabusée des corps perdus et solitaires au milieu de la foule épileptique. Ce spleen de la musique numérique qui te pénètre et te pousse à danser comme si demain devait ne pas exister. Onduler sous les lumières stroboscopiques, les flashs et les lasers, dans la fumée artificielle et la musique assourdissante, au milieu des corps enivrés, défoncés. La sensualité des mouvements, la sexualité affichée d'une génération qui transpire, qui veut mélanger sa sueur et sa salive, qui veut partager les transgressions.
"I left my head and my heart on the dancefloor"
La nuit gagne du terrain et les paroles absurdes des musiques anglo-saxonnes prennent du sens. La communion des chairs électrisées, leurs odeurs et les yeux qui ne se contrôlent plus, les mots qu'on vous cri mais qu'on ne peut pas entendre, les sourires figées sur les pailles rincées de vodka, les bras qui se lèvent. les frôlements, les coups, les caresses. On a envie d'y laisser sa peau, humide et douce, en profitant de celle des autres. Se ravager le corps et le coeur, sans qu'il y ait de conséquences, sans avoir rien espéré des corps fluorescents, des visages phosphorescents. On en ressort sans avoir rien gagné, sinon le sentiment d'avoir comblé, pour un temps seulement, le vide et la solitude.
Disco-solitude.
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