mercredi 26 janvier 2011

coup de barre

non, c'est pas le titre d'une histoire de matraquage en règle par les forces de l'ordre
ni celui d'une franche rigolade où l'on se paye des barres de rire
ni un coup de raymond par delà les enfers
juste un coup de fatigue quoi :)
J'ai passé ma journée à travailler sur un domaine auquel je ne connais rien et qui est particulièrement complexe. Une matinée ça va... je m'en suis sorti
mais un deuxième dossier est arrivé sur mon bureau
même domaine
autre question
et là je bloque, je n'arrive même pas à comprendre de quoi il s'agit, alors de là à commencer des recherches!
bref, je pense que j'ai besoin de repos avant d'entamer ce "truc".

Le début de semaine est toujours efficace, mais c'est incroyable de voir comment tout se ralenti au milieu... voire s'arrête carrément. Le temps suspend son vol, et les heures propices bla bla bla :)
propices à rien du tout! Quand le mouvement cesse, la machine a du mal à redémarrer.

Je passe d'étranges nuits, pas très reposantes. C'est une habitude chez moi, mais là je continue de cogiter sur mon taf, reformuler les courriers, repenser mes conclusions... et je me réveille en sursaut, cette nuit notamment, pour angoisser sur l'oubli de signature d'un pauvre courrier inutile.

On imagine pas le stress que peut générer cette profession. C'est perpétuel et permanent - c'est redondant je sais - ça n'a ni fin ni début, c'est en haut et en bas, partout insidieux, dans la tête et dans le corps, dans ton âme et dans les objets qui t'entourent. Les délais, les courriers qui te pressent de rendre des comptes, les échéances qui te poussent au cul, pour les conclusions, pour les audiences, pour les rendez-vous...

Et systématique ces dossiers qui trainent dans un coin, que tu laisse pourrir en sachant pertinemment qu'ils vont t'exploser au visage en giclant partout sur les mur de ton bureau minimaliste. Ils sont tapis dans l'ombre, mais on ne les oublit pas. On culpabilise de les laisser alors que le temps joue contre nous. On les voit et bientôt ils vont nous rire au nez.

C'est mon dossier du matin, celui que j'ai laissé trainé, était un de ceux là. Celui que j'ai ouvert et qu'après maintes recherches ai découvert... qu'on était dans la merde. ça a giclé partout!
fuck

lundi 17 janvier 2011

quand faut y aller, faut y aller

Parfois on sent que ça va mal tourner.
On va à l'audience en sachant pertinemment qu'on va se faire bouler sur la demande de renvoi.
Mais on y va quand même le coeur vaillant et la fleur au fusil en ayant rien préparé.
Je ne pouvais rien préparer de toute façon, je n'étais que postulant dans cette affaire.
Il s'agissait donc, après s'être excusé de demander pardon, d'indiquer à la juridiction que la demande formulée par ma bouche était absurde mais que,
c'est pas ma faute à moi,
qui ne suis même pas une lolita, mais juste la boite aux lettres d'un (très très cher) confrère marseillais qui n'avait pas jugé utile de m'envoyer le moindre commencement de début de pièces à produire, voir même un quelconque dossier de plaidoirie au cas où...
Il fait vraiment trop chaud dans les salles d'audience où l'on doit plaider en ayant découvert le dossier par l'instruction qui en a été faite par le président d'audience.
On en devient tout rouge.
En rouge et noir, j'aurai pu me lancer dans une chorégraphie façon Jeanne Mas
J'ai pas osé.
Pourtant on était plus à ça prêt.
Le baptême de la plaidoirie surprise, 
ça c'est fait.

jeudi 13 janvier 2011

l'homme moderne

Il est des jours d'effervescence ou tout s'enchaîne avec tension
l'impression de tout maîtriser y compris la maîtrise même
comme un shoot de cocaïne
la pensée en alerte vive, l'esprit qui galope, le stress moteur
l'impression d'un contrôle absolu de l'intellect sur le corps
le sentiment que l'épuisement n'arrivera jamais
être capable de sauter du coq à l'âne en excellant à chaque fois
jongler entre le téléphone, les courriers, les dossiers
lacher le bon mot au bon moment
faire coller sa pensée avec son expression
sans rature, sans erreur
percuter
tirer
toujours dans le mille
Je suis un super héros
Je suis un homme pressé
Une comète humaine universelle...
sans désirs noirs
ce soir c'est champagne, il faut enchaîner
la soirée doit être à l'image de la journée.

mardi 11 janvier 2011

Help

J'ai une aversion pour tout ce qui est lié de près ou de loin à la paperasse. La bureaucratie énerve tout le monde modérément, mais en ce qui me concerne le degré d'énervement atteint un absolu qui fait que je ne veux même pas avoir à en entendre parler. Rien que d'écrire ces lignes fait monter ma tension et mes doigts tremblent sur le clavier que je voudrais voir transpercer l'écran dans un implosion multicolore qui créerait un vortex m'aspirant dans un monde où l'on a pas à s'occuper de ses... "papiers" (à prononcer avec le dédain le plus profond que vous puissiez imaginer).

Laaaaaaiiiiiiiiiissez GRILLER les ptits papiers! chante la vieille rouquine...
Oui, qu'ils arrêtent de nous emmerder et que tous les buroyers crèvent en enfer.
Je deviens grossier, mais c'est lié à l'agacement, vous m'excuserez.

Je commence un exercice professionnel libéral, pour mon plus grand malheur. Je suis donc submergé de trucs à faire, de déclaration à remplir, de papiers à envoyer, de cases à cocher, d'attestations à fournir, de photocopie à faire, de formulaires à déchiffrer, de déplacements à envisager...
Ca s'entasse
La liste des choses à faire s'allonge
J'attends

En outre, comme disent les gens de ma profession, j'ai une sainte horreur des chiffres, de l'argent, des finances, de l'économie, des comptes...

Il faut portant que j'ouvre un nouveau compte en banque dédié à cet exercice professionnel, il faut que je commence à me soucier de ce que doit être une comptabilité, des incidences fiscales de mes choix...
Une chose est sûre, alors que tout le monde va s'en sortir admirablement en y laissant le moins de fric possible, moi je vais me faire niquer. C'est une certitude, ça se passe toujours comme ça.

Car une chose est avérée, si tu n'aimes pas les chiffres et la paperasse, ils te le rendent bien!
Rien que pour ça, je pourrais tout arrêter.
Est ce que quelqu'un pourrait prendre en charge ma vie?
S'il vous plait?

lundi 10 janvier 2011

2011, année politique

Il y a une chose qui va me réjouir cette année, ce sont les prémices de la course à la présidentielle qui aura lieu en 2012. Un vrai bonheur et une source intarissable de fou-rires à répétition. Le premier ce midi en déballant mon journal de son blister

vendredi 7 janvier 2011

bilan

Une semaine, déjà
Une semaine, enfin
Je ne sais plus quoi en penser
Elle était excitante et stressante, la semaine des premières fois, premières audiences, premiers rendez-vous, premiers ports de la robe, premières vraies responsabilités...
Elle était corrélativement épuisante.
L'impression d'avoir deux mois de travail dans les jambes.
Ce n'est que le début, mais je reste curieux de voir la suite.

mercredi 5 janvier 2011

bis repetita

journée d'audience acte II scène 1
il était une fois la grève des avocats
sous payés au titre de l'aide juridictionnelle
refusant l'aumône, le renvoi était demandé
toujours grand seigneur de la confraternité
je ne m'y suis opposé
ce qui m'arrangeait beaucoup d'ailleurs
puisqu'après étude du dossier
qu'il aurait été judicieux d'étudier avant
je vous l'accorde
j'ai compris qu'il fallait mieux tout arrêter
puisqu'il n'y avait plus rien à gagner
plutôt que de continuer à perdre son temps
on va donc s'arrêter là.

première

Première audience en robe, un vrai baptême, j'en suis ressorti en nage et pourtant je n'avais rien à faire d'autre que :
1 - ne pas m'opposer à la demande de renvoi (grand seigneur de la confraternité)
2 - demander le renvoi (plus délicat car on est jamais sûr de l'obtenir)
Bref, j'ai réussi à être pris dans une discussion au moment de l'appel du dossier n°2 et c'est l'oeil interrogateur du président qui patientait en me scrutant qui a forcé tout le monde à braquer son regard sur ma petite personne distraite pour me rappeler à l'ordre.
Je vous présente toutes mes confuses.
ça recommence cet après midi... ça n'arrêtera donc jamais?

mardi 4 janvier 2011

Il fait de plus en plus chaud

Journée de tension qui monte, journée d'éparpillement, l'impression de brasser de l'air comme un ventilateur tout en ayant, étrangement,  de plus en plus chaud. 

ça a commencé dès mon arrivée au bureau. Tout emmitouflé pour affronter les rudesses de l'hiver breton, j'ai dû m'agiter pour chercher ma carte pro dans le fouilli de mes affaires, scrutant tous les coins du sac, plongeant dans toutes les poches  sans trouver le précieux sésame qui m'ouvre les portes de la citée judiciaire avec le privilège de ne pas passer sous les portiques de sécurité. Au bout d'un moment l'écharpe m'a fait l'effet d'un étranglement, le manteau d'une étuve et ma chemise s'est trouvé ruinée de bon matin.

Tant pis pour la carte, j'ai fait sans et ma mission s'est accomplie après un passage sous le portique de détection des métaux qui ne réagissait heureusement pas à l'humidité. 

J'ai finalement retrouvé mon pass chez moi après avoir fouillé toutes les poches de mes vestes et jeté à la poubelle tout ce qui m'encombrait dans cette quête. Cette manie du ménage par le vide devra faire l'objet d'un prochain post d'ailleurs tant elle a été source de perte d'objet précieux.

Cet après midi j'ai expérimenté un logiciel de dictée vocale qui doit révolutionner ma façon de travailler. J'avais surtout l'air d'un gros benet avec un micro casque et l'allure d'un étudiant travaillant en call-center pour payer ses études. Mon niveau d'efficacité avec l'engin s'est en effet révélé totalement nul. Je ne sais pas dicter, je ne sais paaaaaaaas. Merci de ne plus insister. Moi j'écris au clavier sans savoir quel sera le mot d'après, vous comprenez bien que la dictée vocale ne peut pas me convenir.

Au milieu de tous ces coups de chaud j'ai essayé de traiter des dossiers... essayer c'est déjà bien vous me direz... mais mon travail c'est d'y parvenir. Et puis demain c'est audience, demain c'est robe avec lapin crevé et dossier à porter devant un juge.

Je crois que je ne vais pas bien dormir... et en plus il faut se lever tôt :(
VDM
comme disent certains :)

lundi 3 janvier 2011

mélancolique SNCF

Le départ du train m'a propulsé dans
une mélancolie habitée par
la noirceur des paysages traversés.
paysage urbain souligné par les lumières puis 
paysage de campagne dans le noir d'encre.
Regard perdu dans le fond sombre dans 
un train lumineux comme un jour d'été.
La vitre me force à une mise au point sur
mon reflet,
faute de percer la noirceur extérieure,
laisse apparaître deux traits parallèles, 
sur mon front, deux sillons que 
ne trahissent pas encore,
mon miroir du matin.
Qui se révèlent le soir,
pour hanter mon cauchemar,

vieillir.

dimanche 2 janvier 2011

nouvelle vie :)

Bon, je m'attarde encore sur cette nouvelle année qui s'annonce très excitante pour moi. Non seulement au point de vue professionnel comme expliqué précédemment, mais également au plan personnel. Ma vie va se partager désormais entre Rennes, la plupart du temps, et Paris, pour des moments plus courts mais que je souhaite particulièrement intenses.

C'est justement la brièveté de ces moments qui me permettra de profiter de la capitale. Une vie à temps plein au milieu de la foule mal aimable, de la circulation, du bruit, de la pollution et des transports interminablement long ne me conviendrait pas du tout.

Je préfère garder mon regard de touriste sur cette vie grouillante, continuer de m'émerveiller dans le métro et ne jamais comprendre où je me trouve exactement. En outre, on vante Paris pour sa vie culturelle et je doute que ce soient les parisiens et banlieusards qui en profitent le plus. Noyé dans le quotidien d'une ville on oublie de profiter de ce qu'elle offre de pas ordinaire.

Moi je préfère mon train-train rennais, dans une ville à taille humaine qui m'offre ce dont j'ai besoin pour sortir avec mes amis, faire du sport, voir de la nature, pouvoir aller à la mer quand il faut beau et chaud, aller au travail à pied en moins d'un quart d'heure...

Je ne veux pas moins profiter de Rennes en allant passer du temps à Paris, je veux que tout se multiplie, je veux le beurre, l'argent du beurre et le crémier qui est parti faire carrière à la capitale. Je l'emmènerai aux musées, il me fera courir les soirées. Surtout, on baisera comme des animaux.

En voilà un bon programme :D

hé Ho Hé hO

On rentre du boulot, ou plutôt on y retourne.

Un commencement pour moi puisque cette année 2011 marque mon entrée officielle dans une nouvelle profession. La fin d'un cursus universitaire qui se concrétise dans un métier qui s'est mis sur mon chemin et qui m'a choisi plus que je ne l'ai choisi. Un métier qui par certains aspects m'insupporte et qui par d'autres m'enchante. L'équilibre sera sans doute difficile à trouver mais je suis content d'y aller dans un environnement de travail qui me plaît, entouré de personnes agréables et dans une ville que j'aime.

Pourquoi on aime son travail? le contexte joue pour beaucoup, ce sont les "à côtés" du travail qui le rendent plus agréable, qui en font non plus une corvée utile car rémunératrice, mais une expérience dont on peut profiter. Il est essentiel de partager autour de son travail et je ne conçois pas une séparation stricte entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. Cette profession veut tout son homme et interdit tout hermétisme quoi qu'il arrive, je suis avocat à temps trop plein et je le serai tant que je n'aurai pas trouvé mieux.

On y consacre sa vie ou une partie de sa vie et la meilleure façon de ne pas s'y noyer c'est sans doute de la partager avec ses (rares) amis du milieu, qui traverseront les mêmes galères et les mêmes joies. ça sera ma conception de la confraternité. Respecter ses semblables car ils sont les seuls à comprendre ce que je vis.

Je ne pars pas pour une marathon, je me lance dans une course de vitesse accélérée dont je ne connais pas la distance... Le challenge me plaît. Je le relève.

2011

Nouvelle année qui commence et sonne l'heure des bonnes résolutions.
C'est toujours l'espérance d'une année heureuse qui nous habite.
Le mythe de la possibilité d'un nouveau départ alors que tout n'est qu'une continuation.
Le passage d'une année à une autre ne devrait donner lieu à aucun projet de ce genre, ou plutôt n'a pas lieu de générer de tels projet plus qu'un autre jour de l'année.
Ma bonne résolution sera donc celle là, chaque jour essayer d'en trouver une nouvelle, de la plus immédiate à la plus complexe.
Chaque jour travailler à être meilleur. Profiter de tous les instants qui se présentent en construisant ceux qui viennent. Etre le directeur de ses choix, être libre. Profiter de ses amis, et vivre amoureux.

Faire qu'il se passe dans une journée une chose peu ordinaire à raconter et mettre à jour ce blog
:P

relation

Qu'est ce qui fonde une relation? C'est évidemment d'une relation amoureuse dont je veux parler. 

En ce qui me concerne, tout repose sur la confiance. Je ne suis pas très original puisque c'est certainement ce à quoi tout le monde pense. La confiance, et tout ce qui va avec, et au premier rang, le respect de l'autre.

C'est dire qu'une relation tient à peu de chose. Un sentiment, une sensation, une croyance même. Un truc totalement évanescent et fragile. Quelque chose pourtant d'incroyablement solide mais qui peut vaciller en un quart de seconde et ne plus jamais exister.

Faire confiance à quelqu'un, c'est croire que cette personne nous respecte et n'ira pas au delà de ce qu'il sait autorisé. Car en effet, quelque soit le degré de libertés réciproques dans une relation, il y a toujours des limites. Elle peuvent être non-dites, elles n'en existent pas moins. parfois aucun des deux n'en a conscience et c'est quand elles sont dépassées qu'elles se matérialisent à posteriori.

Comme dans un rapport SM, la limite de l'insupportable ne se manifeste que quand elle est franchie. La douleur trop vive de la trahison marque le franchissement de la limite.

Plus une relation est marquée par la liberté, plus la confiance est grande car la croyance dans le respect que l'autre nous porte est quasi-totale. Une sorte de foi, quasi religieuse. S'il ne peut exister aucune jalousie, il existe pourtant un doute. Le doute qui est propre à toute croyance.

Le doute c'est le vice caché de la confiance, la micro fissure infime et invisible qui parcours le verre. Ce qui viendra réduire la matière solide en tas de gravas en cas de franchissement de la limite, en cas de trahison.

Qu'est ce qui alimente le doute?

Le manque de dialogue.
La dissimulation.
Le mensonge.

Qu'est ce qui favorise la manque de dialogue, la dissimulation et le mensonge?

La distance.